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[Maisons d’avant-garde] Au pays des samouraïs Sou Fujimoto casse les codes !

[Maisons d’avant-garde] Au pays des samouraïs Sou Fujimoto casse les codes !

Toujours très poétique, l’image véhiculée par un projet de Sou Fujimoto laisse rêveur et invite à se projeter dans de nouvelles façons d’habiter ou d’occuper un espace. L’architecte japonais, dont le style « futur primitif » est facilement identifiable, conçoit ses projets par une approche sensible, qui balance entre des problématiques contemporaines et un besoin d’identification ancestral. On retrouve souvent dans son travail l’image du nid ou de la grotte, comme symboles d’une façon d’habiter les maisons, brute et naturelle.

House NA (2011)

Pensé comme l’allégorie d’un arbre et de ses branches, cette habitation, réalisée pour un jeune couple dans un quartier calme de Tokyo, a de quoi surprendre. Ouverte sur la rue depuis la plupart des pièces, la maison de près de 280m2 offre un jeu de cache-cache entre une transparence offerte par les nombreuses ouvertures vitrées et des plateformes opaques soutenues par un squelette filiforme en acier blanc. Ce contraste vient appuyer l’univers de la cabane, où se dévoilent, entre deux branches et leurs feuilles, des habitants, mobiles et évoluant sur des niveaux à plusieurs hauteurs.

Des échelles et des escaliers de quelques marches relient ces surfaces, dont certains, mobiles, offrent la possibilité aux occupants de se réapproprier les grands volumes où se confondent le sol et le mobilier, entre espaces de travail, assises et zones de circulations.

Photos: P.Eoche

House N (2008)

Ce projet propose une relation progressive entre l’espace privé qu’est l’habitation et celui de la rue, public. La maison est en effet conçue comme un assemblage de trois coques qui se superposent à la manière de poupées russes. La première, en lien avec la rue et plus généralement l’environnement extérieur, dessine un jardin semi-couvert qui entoure la maison elle-même, comme un cocon. Les deux autres coques ferment progressivement l’espace en aboutissant, au centre, à un espace totalement privé et intime.

L’architecte, dans cette réalisation, offre une transition plutôt qu’une rupture entre la rue et la maison, ces deux entités qu’on pourrait croire opposées. Vivre dans cette habitation, c’est aussi un peu vivre dans un nuage, où les multiples percées lumineuses dessinent de subtils paysages lumineux et où l’intérieur devient l’extérieur et vice-versa.

Photos: Iwan Baan

Final Wooden House (2006)

Cette réalisation atypique de  explore les limites de l’appropriation spatiale et surtout de la fonction d’un espace. Conçue grâce à un astucieux assemblage de pièces de bois brut de section 350mm rappelant le célèbre jeu Tetris, la maison est un refus de limiter un volume à une fonction. Ici, les niveaux semblent innombrables et enchevêtrés, imbriqués sans logique. Cette approche permet aux occupants d’y vivre de façon « primitive », en laissant libre court à leur imagination. Il n’y a pas de mur, de sol ou de plafond définit comme tel. On y perd la notion de distance et de perspective, évoluant plutôt dans une structure amorphe et sans règles.

Il est intéressant d’observer le contraste entre ce désordre intérieur et la rigueur de la construction depuis l’extérieur, imposant cube monolithique qui ne se livre qu’aux seuls curieux qui y pénètrent. On s’y sent reclus et protégé du monde extérieur, qu’on peut observer par de petites ouvertures située ça et là.

Photos: Iwan Baan

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